Mont d’Arbois :accord trouvé entre Megève et St Gervais
Un accord historique signé au sommet
Le 1er octobre 2025 restera une date marquante pour les stations alpines de Megève et de Saint-Gervais. Ce jour-là, leurs maires respectifs, Catherine Jullien-Brèches et Jean-Marc Peillex, se sont retrouvés symboliquement au sommet du Mont d’Arbois pour signer un accord de transfert de gestion d’une partie stratégique du domaine skiable. Après des mois de tensions, cette poignée de main officialise un tournant décisif : la commune de Megève prend désormais seule les commandes du sommet, où se trouvent des installations phares telles que la télécabine du mont d’Arbois, le télésiège de l’Idéal et le téléski des Étudiants.
Cette passation se fera contre une redevance annuelle d’un million d’euros versée à Saint-Gervais, et ce pour une durée de 24 ans. Une opération qui permet à Megève de devenir l’unique autorité concédante de ce secteur stratégique jusqu’au 30 avril 2049. Pour les deux élus, c’est avant tout la fin d’un long feuilleton juridique et administratif, marqué par des différends sur la gestion et les compétences historiques.
Le poids de l’histoire : un héritage complexe à démêler
Si cette réorganisation marque un nouveau départ, elle est aussi le fruit d’un passé compliqué. Avant la Loi Montagne de 1985, les domaines skiables étaient gérés par des sociétés privées souvent familiales : les Viard, les Rothschild, les Mollard… Une époque où les frontières administratives ne correspondaient pas toujours à la réalité du terrain. Résultat : à l’arrivée des règles modernes de gestion publique, les communes se sont retrouvées avec un « patchwork » d’accords à clarifier.
« On a hérité de situations hétéroclites, qu’on a dû détricoter pour en faire quelque chose de cohérent », explique Catherine Jullien-Brèches. Le maire de Saint-Gervais précise cependant : « Il y a transfert de gestion des équipements, mais pas de compétence territoriale. » Un équilibre subtil entre autonomie de gestion et respect des limites communales qui a nécessité de longues négociations.
Une vision tournée vers l’avenir du ski
Avec cet accord, les élus veulent désormais regarder vers l’avenir. Certains points techniques restent à finaliser, notamment la question des gares d’arrivée des remontées mécaniques partagées entre les deux stations. Mais la volonté est claire : simplifier la gouvernance pour mieux préparer les futures délégations de service public.
Pour l’hiver 2025-2026, la gestion du sommet est confiée à la Société des remontées mécaniques de Megève (SRMM), qui exploitait déjà la partie basse de la télécabine. Ce choix, validé par le conseil municipal de Megève, garantit une continuité de service pour les usagers. Par la suite, un appel à candidature sera lancé pour désigner un nouvel exploitant à plus long terme. « On espère une vraie mise en concurrence, avec plusieurs candidats », précise la maire, bien décidée à ouvrir un nouveau chapitre pour le Mont d’Arbois.
Source : Le Dauphiné
Date de mise à jour : 09/10/25
Date de création : 07/10/25