Un bâtiment en sommeil depuis trop longtemps
Pendant plus de quinze ans, le bâtiment de la fondation Morand Allard à Megève est resté figé dans l’attente d’un nouveau souffle. Autrefois au cœur de la vie locale, il était devenu une coquille vide. Portée par la maire Catherine Jullien-Brèches, la volonté de transformer ce lieu historique en centre de formation pour l’hôtellerie-restauration avait animé de nombreux débats depuis 2021. Mais c’est finalement un projet d’auberge de jeunesse qui a émergé, avec un objectif clair : proposer un hébergement accessible à tous au cœur du prestigieux village alpin.
The Auberge : plus de 150 lits à prix doux pour une montagne inclusive
Lors du conseil municipal de juillet, une déclaration d’intention a été présentée, co-signée par plusieurs associations éducatives et sociales de Megève. Cette déclaration confirme la transformation prochaine du bâtiment en auberge de jeunesse baptisée “The Auberge”. Avec 150 lits, des espaces de vie et de restauration, ce projet se veut résolument social. Il vise à accueillir un public jeune, des sportifs ou encore des colonies de vacances, le tout à des tarifs abordables – une rareté dans une station aussi exclusive que Megève.
L’exploitation du lieu sera confiée à un acteur privé, sélectionné dans le cadre d’un bail à construction ou d’un bail emphytéotique. Cette structure juridique permettra de déléguer l’investissement tout en garantissant une mission d’intérêt général.
Des garanties pour les élèves des écoles privées
La nouvelle auberge prendra place dans un bâtiment jusqu’alors partagé avec les écoles privées du village. Une situation qui inquiétait les associations de parents d’élèves. Mais la commune a tenu à rassurer : durant la phase de transition, les enfants continueront de prendre leurs repas dans le réfectoire existant, sans frais supplémentaires pour les familles. La future salle de restauration, quant à elle, sera construite par l’entreprise choisie pour mener à bien le projet de l’auberge.
Retour sur un projet à rebondissements
Ce n’est pas la première fois que la commune tente de faire renaître ce site. Un premier projet avait échoué en raison du retrait de l’Amacs, l’association mégevanne d’action culturelle et sociale. Il a fallu repartir sur de nouvelles bases, en recentrant les travaux uniquement sur le bâtiment de la fondation, et en l’étendant à l’ancienne école maternelle voisine. Un plan B devenu aujourd’hui plan A.
L’histoire de ce dossier est longue et complexe. Catherine Jullien-Brèches, déjà impliquée en 2008, se souvient d’un contexte administratif embrouillé : la mairie n’était pas réellement chez elle, l’ascenseur financé par la commune se trouvait sur une propriété privée, et un acte notarié oublié a freiné l’avancement du dossier pendant plus de dix ans. Mais cette époque semble désormais révolue.
Une fondation prête à renaître
Avec la transformation du bâtiment, la fondation Morand Allard va retrouver vie. En sommeil administratif depuis plusieurs décennies, elle sera réactivée pour reprendre officiellement la gestion de ses locaux. Ce retour aux sources marque aussi une volonté de faire de Megève un lieu plus ouvert, plus accessible, sans renier son histoire ni son standing.
Source : Le Dauphiné
Date de mise à jour : 06/08/25
Date de création : 06/08/25