Les stations de ski, toujours des valeurs sûres ?

En Haute-Savoie, le marché immobilier se porte bien, et ce sont surtout les stations de ski qui tirent leur épingle du jeu. Dans les Alpes, l’immobilier de montagne attire toujours autant, notamment grâce à une clientèle haut de gamme en quête de résidences secondaires. À Chamonix, les prix s’envolent : près de 10 000 euros le mètre carré, avec une progression de +6 % sur un an. Mais ce n’est pas tout : le nombre de transactions a bondi de plus de 30 % en 2025. La vallée du Mont-Blanc n’a rien perdu de son attrait.

Megève et Saint-Gervais : des stations qui cartonnent

D’autres stations prestigieuses comme Megève dépassent même les 10 000 €/m², portées par une clientèle aisée prête à investir dans la pierre malgré les incertitudes économiques. Saint-Gervais-les-Bains, un peu plus abordable avec 5 466 €/m², n’est pas en reste : les ventes y ont grimpé de +21 % sur un an. Ces chiffres montrent que l’immobilier alpin reste une valeur refuge pour les investisseurs, notamment dans un contexte économique incertain.

Des choix guidés par l’enneigement

Cependant, un nouveau critère entre en jeu : l’enneigement. Certains acheteurs préfèrent désormais des stations plus élevées comme celles de la Tarentaise, réputées pour leur neige plus fiable, au détriment de stations plus basses comme Megève. « On commence à voir les acheteurs s’interroger : est-ce que ça vaut encore le coup d’investir là où la neige n’est plus garantie ? », explique Bérengère Servat, vice-présidente de la Fnaim Savoie Mont Blanc. L’évolution du climat redessine les cartes de l’attractivité immobilière.

Une saison d’hiver 2025-2026 qui s’annonce prometteuse

Malgré ces interrogations, l’immobilier de montagne reste très prisé. La preuve : les taux de réservation pour la location saisonnière explosent. Les vacances de Noël et de février affichent déjà des taux de remplissage records, selon les professionnels. Le tourisme alpin conserve donc tout son pouvoir d’attraction, renforçant la rentabilité des investissements dans ces régions.

L’envers du décor : une pénurie de logements qui se profile

Mais tout n’est pas rose sur les hauteurs. Malgré la bonne santé du marché, les professionnels alertent : la crise du logement reste une menace réelle. Le manque de logements neufs freine le renouvellement du parc immobilier. À cela s’ajoutent les exigences de la rénovation énergétique. Les logements classés comme passoires thermiques sont peu à peu exclus du marché locatif, réduisant davantage l’offre disponible.

Une reprise sous conditions pour 2026

Pour 2026, l’optimisme reste mesuré. La baisse des taux d’intérêt pourrait stimuler davantage le marché, mais cela ne suffira pas si l’offre de logements ne suit pas. « L’accès au logement reste difficile, notamment dans les deux Savoie », rappelle Loïc Cantin, président national de la Fnaim. La reprise sera donc conditionnée à une amélioration structurelle du marché, tant en construction qu’en rénovation.

Source : Le Dauphiné Fnaim Savoie Mont Blanc – données arrêtées à fin juillet 2025